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"Haewon et les hommes": Et Hong recréa la femme

Le nouveau film du cinéaste sud-coréen Hong Sang-soo sort mercredi sur les écrans français. Et c’est une nouvelle merveille d'écriture et de sensibilité

Haewon, jeune étudiante coréenne, veut mettre fin à sa liaison avec Seongjun, l'un de ses professeurs. Alors que sa mère est sur le point de partir s'installer au Canada, Haewon est gagnée par la mélancolie.

Où commence le réel, où débute la fiction. Comment discerner l’amour véritable du jeu de la séduction. En grand peintre des sentiments, Hong Sang-soo («La Femme est l'avenir de l'homme», «In Another Country» ne donne pas de réponses pré-machées, mais préfère effleurer ses personnages et ses situations. Dans «Haewoon et les hommes» - on lui préfèrera d’ailleurs le titre anglais «Nobody’s Daughter», la fille de personne -, son nouveau film-monde dans lequel on aimerait être enfermé une vie entière, les hommes et les femmes s'aiment, se quittent, pleurent et se promènent en silence. Et le cinéaste de réinventer la vie et la petite musique des sentiments.

Il filme d’abord une esquisse, un portrait de femme en pointillés. On comprend vite que la belle Haewon n’a pas eu de relation suivie avec sa mère, que ses amours sont parfois imaginaires – la géniale fausse-piste de l’homme à la cigarette -, et qu’elle a eu une relation suivie avec son professeur qu’elle regrette timidement. Elle rêve que quelque chose d’extraordinaire lui arrive, comme une rencontre avec Jane Birkin ou le retour de flamme d’une passion consumée. Plus le film avance, plus les traits s’affirment, plus les rêveries de Haewon se confondent avec sa vie et offrent au spectateur une vision dissonante de la réalité. Quand l’amant éconduit pleure sur une version Bontempi de la septième symphonie de Beethoven, on ne sait plus s’il faut rire ou pleurer, si l'amante est cruelle ou espère juste être (un peu) regrettée.

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